L'ouvrage commence par un parcours biographique de l'A., philosophe
et théologien à la Catho de Lyon, membre du Comité d'éthique
français, et se termine par l'évocation de quatre figures
spirituelles : Kierkegaard, Levinas, Jean de la Croix, Jabès.
Entre les deux, une série de repères sur les questions de début et
fin de vie, sur les mutations de la famille (l'engendrement, le
mariage…), sur l'anthropologie de demain (transhumanisme, études de
genre, conceptions de l'âme). On notera le souci constant de l'A.
de montrer la rationalité des positions de l'Église en faveur de
l'unification du sujet humain : corps et âme, procréation et
sexualité, liberté et dignité, nature et culture, homme et femme,
créature et Créateur…, car si l'inspiration est spécifiquement
chrétienne, l'argumentation doit, elle, se mener à hauteur d'homme.
On notera aussi la distance prise à l'égard de l'enseignement
ecclésial, p. ex. à propos de la contraception (qui ne se
distingue pas des méthodes dites « naturelles » comme
l'ombre de la lumière, p. 22), de l'avortement (sur un plan
pastoral et psychologique, on ne peut pas faire abstraction de cas
de conscience, p. 45) ou de l'aide médicale à la procréation
(comme démarche réparatrice, elle ne pose pas de problème éthique
majeur car sa dissociation d'avec le corps ne dure pas
longtemps : quelques heures seulement, p. 80). À propos
de la place des divorcés remariés dans l'Église, l'A. ouvre la
piste de la miséricorde : le mariage doit rester indissoluble,
même si cette affirmation va à contre-courant de la mentalité
ambiante, mais, en cas d'échec, les ex-conjoints pourraient entrer
dans une démarche publique de pénitence qui leur donnerait l'accès
à la communion eucharistique. Au total, un bon état des débats
éthiques actuels par un spécialiste de ces questions. -
X. Dijon s.j.