Sous un titre qui rappelle un ouvrage du P. de Montcheuil, l'A.
reprend ici deux groupes d'articles, publiés entre 1984 et 2007,
consacrés respectivement au mystère de l'Église et à sa structure
ministérielle. Qu'y lisons-nous? La relation entre l'Église et
Israël est un problème interne à l'Église: un judéo-christianisme
est-il concrètement possible et doctrinalement légitime? Comment le
salut des chrétiens anonymes leur vient-il du Christ par l'Église?
Les deux idées solidaires d'inspiration et de canonisation des
Écritures entretiennent entre elles une priorité mutuelle. La
réception de Vatican II est inachevée: la catéchèse et la pastorale
continuent d'employer les concepts dans leur sens préconciliaire.
Le sacerdoce universel des fidèles risque de tomber dans l'oubli.
Ne dites pas sacerdoce ministériel; dites ministère sacerdotal.
L'Église est, à tous niveaux, communautaire, collégiale et
présidentielle. Les conférences épiscopales, d'institution
ecclésiastique, représentent une forme culturelle moderne de la
synodalité qui appartient à la structure de l'Église:
jouiront-elles un jour d'une autorité doctrinale? Leur collégialité
est affective; deviendra-t-elle un jour effective en-dehors d'un
concile? Ne convient-il pas de distinguer l'autorité primatiale du
pape de Rome et son autorité patriarcale? Il nomme les évêques dans
l'Église latine; il confirme les évêques élus dans les Églises
orientales. L'identité ministérielle des diacres n'est pas
clairement définie: ordonnés non pas au sacerdoce mais pour le
service, ce ne sont pas des sous-prêtres mariés. Leur rapport peut
être délicat avec les laïcs appelés à des ministères non ordonnés
(v.g. animateurs pastoraux), fondés sur le baptême, la
confirmation, le mariage. Le collège des cardinaux ne comprend que
des évêques (certains d'entre eux n'étant liés à aucune Église!);
n'y a-t-il pas place pour des laïcs? À lire. - P. Detienne sj