Quatre conférences de la Faculté de théologie de l'Université
catholique de Louvain, qui ont pour objet l'évolution des
comportements rituels dans la société contemporaine. Évoquant la
persistance des rites classiques (baptême, mariage, funérailles,
fête de Noël…), L. Voyé note qu'ils sont souvent réappropriés par
des logiques externes au religieux et que la référence au
transcendant s'y amenuise, au profit du caractère familial. Elle se
penche alors sur la prolifération et la diversité de nouveaux rites
séculiers, (le 1er mai, les Oscars, la chevelure peinte des Punks,
le crâne rasé des Skin Heads…) qui confirment le désir de l'homme
de ritualiser sa vie et ses activités, en recherche d'une identité
personnelle (qui n'est plus définie a priori) et d'une intégration
sociale: leur décodage pourrait aider à la compréhension du monde
d'aujourd'hui. L'ethnologue R. Deliège étudie les activités
rituelles des populations intouchables (tant hindoues que
catholiques) de deux villages tamouls; il en conclut qu'en les
analysant de manière purement fonctionnaliste, on les
dés-historise, on les dé-contextualise: leur signification change
non seulement avec le temps mais aussi selon les catégories
sociales. J. Cottin, de la faculté protestante de Paris, nous
apprend que le protestantisme, religion de la Parole, redécouvre
actuellement la ritualité (imposition des mains, onction d'huile,
lavement des pieds, cérémonie d'envoi en mission…), une ritualité
laïque, tournée vers le monde à servir et à transformer à l'image
de la Parole. Dans un dernier chapitre, intitulé La crise des
sacrements chrétiens, A. Haquin présente un court et dense traité
des sacrements, qu'il conclut en proposant quelques suggestions
utiles pour la pastorale. - P.-G.D.