En considérant l'adresse de l'épître aux Romains, on note que Paul y fait usage d'une christologie traditionnelle selon laquelle Jésus reçoit lors de sa résurrection-exaltation les titres transcendants que lui attribuent les chrétiens. De cette christologie d'autres passages du Nouveau Testament conservent les vestiges. Mais ni Paul, dans Romains, ni les autres auteurs du Nouveau Testament - on songe à Luc en Ac 2, 36; 13, 33, et à Marc dans la scène du baptême de Jésus -, ne reproduisent ces vues archaïques sans y adjoindre le contexte qui les modifie. À ce stade, il n'est plus trace d'un «adoptianisme» primitif que le développement de la pensée christologique a déjà neutralisé en l'absorbant.