Outre la primeur de traduction en anglais des 5 schémas
conciliaires et d'une version finale à partir du schéma 3,
montrant typographiquement l'évolution du texte
(p. 243-424), le lecteur trouvera traduites les
contributions, dites décisives, de Mgr Karol Wojtyła et de Mgr
Alfred Ancel, alors évêques auxiliaires. De plus, l'historique de
l'idée de liberté religieuse au texte final (p. 211-242) se
lit utilement avant l'essai interprétatif central (p. 39-209).
Celui-ci discute les positions influentes du p. John Courtnay
Murray s.j., en articulant, aux différentes étapes de la
Déclaration, une vision américaine des rapports État-Église,
expérimentée aux USA et en Allemagne d'après-guerre. Fondée sur la
Constitution américaine et la place d'une vérité cherchée aussi en
dehors de l'Église, cette vision nouvelle en 1963 pose l'exigence
d'un espace public où vit la question de la liberté religieuse, non
contrôlé par un prétendu neutralisme étatique. Deux tournants
conceptuels, au lieu d'un seul habituellement présenté, signent
l'apport de l'A. Après le schéma 3, un passage de la personne
et la conscience vers la liberté et le droit ; à partir du
schéma 5, la relation entre la recherche de la vérité et la
liberté religieuse. En cherchant comment tenir ensemble (continuité
ou rupture) une conception associant la force du droit (liberté
individuelle positive, attitude négative de l'État) et l'expression
philosophico-théologique de la vérité dans l'Église, s'ouvre, pour
l'A., une nouvelle ère pour la liberté religieuse toujours
enracinée dans l'expérience du Christ et ouverte à l'écoute du
monde qui a changé.
L'ouvrage est technique, sans conclusion et doté d'un appareil
bibliographique (jusqu'en 2014) essentiellement anglais, et
français. Le site du Vatican présentant une version en anglais du
texte, on se demandera ce qui la différencie de celle qui est
présentée ici. - A. Evrard s.j.