Introduction à la vie intérieure, éd. Fr. Romero de Lima Gouvea ocarm

Michel de Saint-Augustin
Histoire de la pensée - Recenseur : Paul Detienne s.j.
Le vénérable Michel de Saint-Augustin, (1621-1684) né et mort à Bruxelles, quatre fois prieur provincial des Carmes, a publié, en 1671, son Institutionum mysticorum libri quatuor, refonte de ses oeuvres antérieures, flamandes et latines. Le troisième de ces livres, réédité en 1926, est aujourd'hui traduit en français. Il nous offre un commentaire, traditionnel et bienfaisant, sur les trois voeux, spécialement destiné aux religieux qui ont fait profession de vie mystique. Il traite ensuite des 'deux cimes jumelles de la montagne', cette 'vie à deux faces', active et contemplative, qui brilla chez le prophète Élie, dont les carmes, comme les pontifes l'attestent, ont recueilli en ligne directe l'héritage. Leur 'norme de vie', choisie entre des milliers, par Albert Avogadro (1150-1214), patriarche de Jérusalem, et confirmée par Innocent IV en 1247, n'a pas de précédent et diffère de toutes les autres. Elle imite la vie de Marie dont le fiat est reflété dans la promesse carmélitaine d'obéissance au prieur, et dont la simplicité (elle chevauchait non pas un cheval mais un âne) est reflétée dans la règle: «Vous pourrez avoir des ânes ou des mulets».
Le Vénérable traite alors des dispositions à la vie mystique (solitude, silence, mortification, exercice de la présence de Dieu, conformité avec la volonté de Dieu, intention droite) et à sa pratique fruitive, dans la prière de quiétude. Un appendice concerne la vie «Marie-forme», conforme au bon vouloir de Marie: «elle doit régner en nous, disposant de toutes nos actions pour son bon plaisir et son service». Notre Mère Aimable «ne fait qu'un avec Dieu: elle est si totalement déifiée que, en un sens, on peut l'appeler Déesse et qu'elle l'est bel et bien». La vie mariale «implique, peut-on dire, une perfection plus grande que ne le fait l'état d'union directe avec Dieu». Le traducteur, professeur de linguistique, nous offre un texte très lisible, conservant les longues périodes de l'original, sans ajouter ni commentaire ni index et sans rechercher les sources des citations explicites chez Horace, Ambroise, Thérèse d'Avila… et surtout Madeleine de Pazzi dont le nom revient à maintes reprises. - P. Detienne sj

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