Bien que proclamé «patron du clergé séculier espagnol» (Pie XII,
1944) et en dépit du sous-titre de la version française du présent
ouvrage, S. Jean d'Avila (1500-1569) n'a jamais été curé. L'A., qui
fut longtemps supérieur du grand séminaire d'Avila, nous le
présente comme un prêtre diocésain, prédicateur itinérant en
Andalousie et en Estrémadure. Retenons son intérêt pour les
collèges; son désir avorté de fonder une congrégation de saints et
vaillants prêtres; ses relations avec Louis de Grenade, Jean de
Dieu et Thérèse d'Avila (qui eut recours à ses conseils et qui
pleura sa mort); ses démêlés avec l'Inquisition (emprisonné à
Séville, il fut acquitté mais admonesté); la mise à l'index de son
Audi filia; l'influence de ses écrits sur Bérulle et l'École
Française; son attirance pour la Compagnie de Jésus, vers laquelle
il dirigea de nombreux disciples et dans laquelle il a rêvé
d'entrer: malgré le fait qu'il ait été 'frère' et qu'il «ait de la
race» (une ascendance juive), et en dépit de son âge et de sa
mauvaise santé, Ignace l'aurait accueilli volontiers. Les deux
mémoires (1551, 1561) qu'il a préparés pour le Concile de Trente
(où Guerrero, évêque de Grenade, l'aurait voulu à ses côtés)
manifeste sa constante préoccupation pour la réforme du clergé: il
préconise la création de collèges de Sainte Ecriture (qui
deviendront les séminaires diocésains) et exhorte le pape: Qui
parmi le clergé osera vivre selon ses aises, s'il voit son chef
crucifié pour le bien de l'Eglise? Le traducteur ajoute, en annexe,
quelques textes tirés principalement de la correspondance du saint.
- P.-G.D.