Les ch. 5 à 11 du Proslogion de saint Anselme traitent de la justice et de la miséricorde de Dieu. Une analyse comparative de ces chapitres et des textes parallèles du Monologion et du De veritate donne de comprendre ces deux attributs selon leur opposition, conforme à l'opposition de l'Être par soi et des êtres par Lui. Dieu n'est pas mesuré par ce qu'il fait, et son éthique sans détermination autre que son don de soi ne peut être que miséricordieuse. La créature a le « devoir » de tourner son « vouloir » vers Celui qui lui donne d'être, son «pouvoir» en langage anselmien; acquiesçant ainsi à sa contingence, elle se soumet à son Seigneur qui lui donne miséricordieusement l'unité intérieure espérée selon la justice.