Dans son commentaire de l'Écriture, Rashi fait intervenir, à côté de citations midrachiques héritées de la tradition, une catégorie dénommée à l'aide de la racine psht («être étendu», «être dépouillé», «être simple»), commandant une approche du texte marquée par la référence au texte et au contexte. Faut-il voir dans cette catégorie l'indice d'une rupture avec l'exégèse traditionnelle (midrachique)? Une partition du travail exégétique en deux méthodes contredistinguées, Derash (midrach) et Peshat? Non, répond S. Kamin, le projet exégétique de Rashi est unifié et, bien loin de distancier l'Écriture de la tradition, il les renouvelle l'une par l'autre. Il s'attache à réconcilier le midrach de ses maîtres avec ce principe qu'atteste le Talmud: en tant qu'elle est lue, l'Écriture ne peut en venir à renier ce qu'elle dit en son contexte (peshuto). Du projet exégétique de Rashi ainsi caractérisé, on manifeste brièvement la pertinence pour l'exégèse d'aujourd'hui.