La légende de sainte Marguerite de Hongrie et l'hagiographie dominicaine, trad. A. Léonas

Viktoria Hedvig Deak
Histoire - Recenseur : Paul Detienne s.j.
L'A., religieuse de la Congr. dominicaine sainte Marguerite de Hongrie, étudie le développement de l'hagiographie dominicaine aux XIIIe et XIVe s.: les récits successifs se sont adaptés à l'évolution des critères de sainteté officielle, le modèle «évangélique» se trouvant affecté par l'apparition de la sainteté mystique. L'A. mène son investigation dans les biographies d'une douzaine de dominicains (p.ex. Dominique, Pierre de Vérone, Thomas d'Aquin) et de quelques saintes laïques flamandes et italiennes qui ont vécu dans la mouvance dominicaine. elle en arrive à son sujet principal: Marguerite de Hongrie (1242-1270), fille du roi Bela IV, canonisée en 1943. Entrée au couvent de l'île des Lièvres (entre Buda et Pest) à l'âge de dix ans, elle n'en est jamais sortie. Nous l'ont fait connaître: une Legenda vetus, rédigée par son confesseur Marcel, op: les Actes d'un procès de canonisation non abouti (1276); la Legenda maior (c. 1340) oeuvre du maître général des dominicains, Garin de Gy-l'Évêque, dont il existe une version abrégée, la Legenda minor.
L'A. analyse la structure de la Legenda maior, la comparant minutieusement avec les Actes du procès et avec la Legenda vetus. Garin offre une interprétation modernisée de Marguerite: il la présente comme une mystique consommée, fiancée du Christ, virgo beata, subissant des extases et des ravissements totalement absents des Actes. Il évoque fréquemment les dons du Saint-Esprit, que la Legenda vetus ne mentionne pas du tout… Il remanie les données des Actes jusqu'à réécrire les assertions des témoins. Il évoque de nombreux parallèles vétérotestamentaires: la sainte prédit l'heure de sa mort, tout comme Moïse. Dans ses réécritures, Garin s'inspire des ouvrages hagiographiques de Raymond de Capoue et de Thomas de Celano. L'ouvrage est enrichi d'une double bibliographie: sources, études. - P. Detienne sj

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