Il n'est sans doute presque plus besoin de présenter Adin
Éven-Israël Steinsaltz au public francophone, tant le nombre des
oeuvres de ce maître contemporain du judaïsme traduites en français
commence à être grand (voir notamment, et surtout, les 37 vol.
parus à ce jour de sa traduction commentée du Talmud, aux éd.
Biblieurope). Ce nouveau livre regroupe une trentaine de
contributions d'origines et d'époques différentes (cours, extraits
de livres, conférences, etc.) et dévoile, de façon hétérogène et
cumulative, l'un des moteurs les plus puissants et permanents de
l'action de l'A. : permettre à tous ses coreligionnaires
d'acquérir ou d'approfondir, par l'apprentissage et l'éducation, la
connaissance des trésors du judaïsme. À ce titre, il est bon de se
souvenir de deux choses : 1) que dans sa déjà riche existence,
Steinsaltz est devenu le plus jeune directeur d'école en Israël, à
l'âge de 24 ans et que dès 1965 (à 28 ans), il fondait l'Institut
du Talmud à Jérusalem dont devait sortir la fameuse édition
mentionnée ci-dessus (édition en hébreu moderne, puis traduction,
outre le français, en anglais, en espagnol et en russe) ; 2)
qu'il a été le disciple du Rabbi de Loubavitch, Ménahem-Mendel
Schneerson, et qu'il reste encore aujourd'hui très proche de cette
mouvance Habad dont l'étude de la Torah est l'une des priorités.
Comme le montre, par exemple, son discours de 2011 sur « La
sécurité d'Israël » (p. 77-87), cette « vocation »
d'infatigable éducateur ne signifie pourtant pas que les propos du
rav Steinsaltz se cantonnent aux réalités « célestes »
(voir aussi « Les yeux vers le bas et le coeur vers le
ciel », p. 89-101) : il s'agit toujours pour lui de
parler, en des mots compréhensibles par tous, de l'expérience juive
et de ce en quoi celle-ci, finalement, rejoint toute expérience
humaine. C'est sans doute pour cette raison que ses écrits peuvent
trouver un écho dans la conscience chrétienne ou dans celle de tout
homme de bonne volonté. - D. Luciani