Le Catéchisme des Mystères et des Fêtes de Jean-Baptiste de La Salle. Ses Sources - Son Message, première partie

J. Pungier
Histoire de la pensée - Recenseur : Paul Detienne s.j.
L'A, catéchiste et formateur, présente et compare entre eux une dizaine de catéchismes parus au 17e siècle: Turbot, de Namur; Cerné et Batencour, de la communauté, plutôt rigoriste, de Saint-Nicolas-du-Chardonnet; Le Joly et Lantages, sulpiciens, plus 'ouverts'; Bossuet; Chétardye, de Bourges; Le Coreur, jansénisant… Leurs différences d'accent peuvent être grandes. Pourquoi, à la procession de la Fête-Dieu, porte-t-on un cierge? Pour demander pardon comme des criminels (Saint-Nicolas); en signe de joie (Bossuet). L'A. montre comment J.B. de La Salle, par des emprunts, soit textuels soit indirects, a exploité ces ouvrages (surtout Chétardye et Batencour), dans la rédaction de son Du culte extérieur et public (1703), un catéchisme qu'il adresse principalement aux enfants et qui est le seul de son époque exclusivement consacré à la présentation du culte. Il affirme, à la suite de ses prédécesseurs dont il épouse la rigidité morale, que pendant le carême les enfants ne peuvent jouer ni badiner… qu'il est juste que ceux qui ont péché pendant le carnaval soient éternellement en compagnie du démon et qu'ils aient part à son malheur… que ceux qui, pendant l'Office des Ténèbres, profitent de l'obscurité pour faire du bruit, seront punis comme Judas, Caïphe, Hérode…
Au nombre des bienfaits de l'eau bénite, il relève la purification de l'air, le détournement des foudres et des tempêtes, la guérison des maladies. Le but des processions est d'honorer les voyages de Jésus. Parmi les marques d'un chrétien «ressuscité spirituellement» notons: l'horreur du péché, le mépris des vanités, l'évitement des mauvais compagnons… sans allusion à la joie pascale, qui ne semble présente que dans le catéchisme de Bossuet. J.B. refuse certains textes de ses prédécesseurs: «ne peuvent être reçues en confession les femmes avec des cheveux frisés, des visages fardés, des pendants d'oreilles» (Cerné); «le Christ, après avoir reçu plus de 6000 coups, a porté une croix haute de quinze pieds» (Saint-Nicolas). En annexe: pour chaque auteur, les oeuvres rédigées et les études qui le concernent. L'A présentera dans un second volume une étude systématique du texte de JB. - P. Detienne sj

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