Publiés et présentés par Agnès Walch, les Actes du colloque
(Collège des Bernardins, Paris, 2010), consacrés à la personnalité
et à l'action du chanoine Henri Caffarel (1903-1996), reproduisent
les interventions d'une vingtaine de participants: historiens,
théologiens, couples-témoins… Glanons-y quelques traits. Prêtre
diocésain, ordonné sur le tard (en 1930), H. Caffarel n'a jamais
exercé en paroisse. Fondateur du mouvement Équipes Notre-Dame, qui
s'adresse aux couples, et animateur de la Maison de prière de
Troussures, il a créé les revues L'Anneau d'Or (1945-1967)
et Les Cahiers sur l'Oraison (1957-1987). Promoteur, dès 1970, du
Renouveau charismatique, auquel il consacre une autre revue, La
Chambre haute (1973-1978), il finit par s'en détourner,
critiquant sa trop grande dépendance au pentecôtisme classique dans
son ouvrage Le Renouveau charismatique interpellé. La
théologie du mariage, proposée par Vatican II, adopte une tournure
plus sociale que celle que lui-même recherchait. Était-il
théologien? On lui a reproché un certain providentialisme ou
littéralisme. Il présente Marie comme épouse du Christ qui,
lui-même, aime sa mère d'un amour conjugal. Nous lisons: le Christ
était certainement le meilleur menuisier de Nazareth… Dans la
famille on est un comme le Père et le Fils sont un… La prière est
la cause seconde qui surpasse toutes les autres en efficacité… Que
de maladies psychiques guéries par l'oraison! Il s'exprime, nous
dit-on, comme s'il connaissait la cause et l'issue de tout: la
place pour le 'nescivi' est mince. Cela ne l'empêche pas de
rappeler le caractère insondable du mystère de Dieu et d'insister
sur la dimension ecclésiale et communautaire de l'équipe, de la
prière, de la famille: on ne prie bien qu'en Église. Le mot de la
fin? «Le tout de l'oraison, c'est l'union à la prière du Christ en
soi.» - P. Detienne sj