Les 52 strophes de cet autre ouvrage d'Éphrem traitent, en de
multiples et courtes sections, non pas de l'Église, mais de sujets
tels que la mort (deux hymnes); Marie et Ève, l'oeil ténébreux et
l'oeil lumineux du monde (trois hymnes); les miracles (quatre
hymnes): en Judée, les médecins étaient au chômage, les infirmiers
empruntaient pour vivre, les médicaments restaient oisifs. Éphrem
aime les poèmes alphabétiques (et les acrostiches); il y joue avec
des notions opposées (force, faiblesse) ou complémentaires (bonté,
justice); il propose un dialogue entre son intellect (qui lui
conseille de se taire au sujet de Dieu) et son amour (qui l'incite
à parler). Il multiplie les références à l'AT dont, contre Marcion,
il prêche la continuité avec le NT. Présenté comme maître de Caïn,
Judas, qui s'est acheté une corde avec l'argent de sa trahison, est
plusieurs fois associé au voleur Géhazi: deux disciples ténébreux
pour deux maîtres lumineux (cf. 2 R 5,20-25). Éphrem est-il
misogyne ? Dans sa jalousie, la femme n'a pas voulu que l'homme
mange d'abord… naïve face au tentateur, tentatrice vis-à-vis
d'Adam. Notons les doxologies binaires Père-Fils; l'Esprit Saint
est apparemment peu présent, contrairement aux Veilleurs (anges) et
à Satan, l'assassin, le trouble-fête… La traduction des deux
ouvrages est due à la plume de D. Cerbelaud op. - P.-G.D.