L'A., docteur ès lettres, propose ici une étude éthique,
poétique et psychologique des larmes de saint Augustin durant les
33 premières années de sa vie, qu'il décrit dans les 10 premiers
livres des Confessions: les mauvaises larmes du nourrisson
convoitant avidement le sein de sa mère, de l'enfant capricieux qui
se venge des adultes, du lecteur de misérables fictions, du
spectateur de tragédies malsaines; les bonnes larmes du pécheur
repentant et de celui qui reçoit sa confession… Les larmes douces
que l'on ressent au son des chants religieux peuvent être ambiguës;
le charme que ressent l'oreille n'est acceptable que s'il aide
l'âme à s'élever, si l'on est ému par le sens des paroles plus que
par le son de la voix. Comment comprendre la curieuse satisfaction
qu'apportent les pleurs même lorsqu'ils sont amers… et le caractère
paradoxal du coeur humain qui s'afflige de ce qui devrait le
réjouir, et se réjouit de ce qui devrait l'affliger? D'où peut
venir la douceur de l'amertume? On se rappelle avec tristesse une
joie passée; on se rappelle avec joie une tristesse passée. Un
souvenir peut être à la fois tristesse pour la mémoire et plaisir
pour l'esprit… Un dernier chapitre concerne les larmes qu'épanche
Ste Monique implorant du Ciel la conversion de son fils dévoyé.
L'A. étaie son propos de nombreuses citations, dont elle nous offre
le texte et sa propre traduction. - P. Detienne sj