Consciente du risque qu'elle court à « surestimer »
L. Lochet (1914-2002) et à « passer sous silence certains
aspects de sa personne », l'A. accumule, en une vingtaine de
pages, de nombreux témoignages, uniformément élogieux. Elle nous
propose alors quelques éléments biographiques : études
cléricales perturbées par la maladie ; professorat au grand
séminaire de Reims (1940-1950) ; apostolat paroissial dans un
quartier populaire ; départ en 1974, à l'âge de 60 ans,
pour le Burundi, où L.L. a fondé un Foyer de Charité, qu'il a
dirigé jusqu'en 1985, y surmontant divers conflits (p. ex.
Européens-Africains) sur lesquels il ne s'étend pas. Les
chap. suivants constituent une intéressante anthologie
d'extraits tirés des ouvrages de L.L., qui nous le présentent comme
un précurseur de Vatican ii. Après le décès de Marthe Robin,
qui le tenait en haute estime, L.L. a tenu un rôle prépondérant
lors de l'assemblée générale des Foyers de Charité qui traversaient
alors, en 1981, une forte crise, sur laquelle l'A. ne s'attarde
pas. L'année suivante, il prit également une large part dans
l'ébauche des « Status » que, accompagné de deux laïques,
il alla porter à Rome. À son retour d'Afrique, après avoir résidé
pendant sept ans à Châteauneuf-de-Galaure, il se retira en 1993 à
Roquefort-les-Pins, où il vécut jusqu'à sa mort. Malgré le succès
que connut son dernier ouvrage (Vers une Église
différente, Paris, DDB, 1989), il a passé les dernières années
de sa vie dans une grande détresse spirituelle : « Je
suis pauvre et malheureux… Toute ma vie a été manquée… J'ai vécu
plus pour les apparences que pour la réalité. Je n'ai pas su aimer
en vérité… J'ai peur de devenir agressif parce j'ai mal… Mon Dieu,
je t'offre tout, je te donne tout, je t'abandonne tout. Je remets
tout entre tes mains. » Préf. et postf. épiscopales. -
P. Detienne s.j.