Maria - nicht ohne Israel. Eine neue Sicht der Lehre von der Unbefleckten Empfängnis

Gerhard Lohfink L. Weimer
Théologie - Recenseur : Jean Radermakers s.j.
Deux théologiens appartenant à la «Communauté catholique intégrée» (KIG) ont écrit cet ouvrage. L'un, professeur d'exégèse du NT à l'Univ. de Tübingen, bien connu par ses précédents livres Comment Jésus a-t-il voulu l'Église? (Herder, 19825) - Pour qui le Sermon sur la montagne? (Herder, 1988) - Dieu a-t-il besoin de l'Église? (Herder, 20025). L'autre, dogmaticien, disciple de J. Ratzinger et théologien de la Communauté, auteur du Désir de Dieu et de sa cause (Herder, 1981). Ils se posent la question de l'interprétation de la doctrine de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. Marie a-t-elle quelque chose à voir dans la séparation grosse de conséquences entre Juifs et chrétiens?
Est-elle la femme-garantie d'une morale ennemie du corps ou du sexe? Que veut dire l'Église en parlant d'«Immaculée Conception»? Ces interrogations expliquent leur réflexion. Ils désirent en effet démontrer que le salut vient d'Israël et que Marie n'est pas une exception dans l'histoire de Dieu avec son peuple mais bien l'accomplissement de ce qui en Israël balisait la route à Jésus.
Tel est le propos développé dans la préface du livre qui comprend trois parties. La 1ère traite du péché originel où les hommes sont présentés comme victimes d'un enchaînement de malheurs. Les A. expliquent la notion de péché dans la tradition judéo-chrétienne, puis celle de péché transmis et l'expérience que nous en avons. Comment l'AT en parle-t-il? Et les A. de rappeler la théologie de Paul en Rm 1-8. La 2e partie fait état de la réaction de Dieu menant en Israël le combat contre le péché originel : rappel des récits d'Abraham, de Moïse, de la Torah et de la construction du Temple, puis des prophètes qui «immédiatisent» la Parole de Dieu, enfin de la Sagesse qui rend raison de la création, et du «Reste» d'Israël, témoin de la fidélité de Dieu. La 3e partie s'attache au rôle de Marie comme icône de l'Israël racheté. Ayant considéré les figures bibliques d'Israël, les A. développent avec netteté comment le dogme de l'Immaculée Conception concerne en fait aussi Israël, et ils multiplient les témoignages de l'Écriture, des Pères de l'Église, des théologiens contemporains et jusqu'à la formulation du dogme par Pie IX dans la déclaration de 1854 Ineffabilis Deus réinterprétée à cette lumière (p. 313-333). Ces pages sont d'une grande pénétration et manifestent une fine intelligence de la tradition, montrant que Marie, Fille de Sion et Vierge d'Israël, hérite de tout un courant de grâce qu'elle reçoit en plénitude «en vue des mérites de Jésus Christ», le seul Sauveur. Ils expliquent aussi comment le baptême confère aux croyants la faveur de participer à ce mystère de grâce dont déborde la Vierge Marie pour le salut de l'humanité, remplissant ainsi la vocation d'Israël pour le monde. Le culte marial populaire lui-même, avec ses chants et ses hymnes, parle aussi dans ce sens. Quelques pages conclusives résument l'essentiel de la recherche, complétée par une bibliographie choisie, les notes et l'index des références.
Nous avons été frappé par l'ampleur et la richesse de cette recherche dans l'Écriture et la tradition de l'Église; elle rejoint notre conviction profonde née de la lecture de l'Écriture (cf. NRT 128 [2006] 529-545). Un vrai grand livre, probe, bien conduit, solidement étayé, écrit d'une plume alerte qui fait entrer le lecteur de plain-pied dans la réflexion des A. Nous nous plaisons à le recommander à tous les mariologues germanophones. Ils y apprendront à contempler «Marie, mais pas sans Israël» - J. Radermakers sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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