Sans doute fallait-il pour commencer qu'elle soit sortie « de
l'ombre des disciples masculins » (p. 17). Marie de
Magdala connut parmi les Pères et le boisseau et la lumière. Mais
de quelle Marie était-il question ? Il fallait qu'elle
traverse la nuit du péché. Romanos de Mélode, le poète,
interrogeait : « Nouveau Moïse ? »,
« Témoin ou apôtre ? » et même « Apôtre des
apôtres ? ». Grâce à elle, en tout cas, les femmes sont
sorties de l'obscurité. Il fallait « reconnaître l'altérité
dans les fonctions qui préparent le Royaume », reconnaître
« deux puissances, deux puretés : Marie mère de Jésus et
Marie de Magdala » et sortir d'une idéalisation ambiguë de
« la » femme pour reconnaître « Marie-Madeleine
apôtre ». Ce livre aidera à redécouvrir Marie-Madeleine et,
sinon à clore le débat, parfois excessif, entre les différentes
interprétations, du moins à reconnaître l'altérité biblique des
rôles féminins et masculins qui jalonnent l'Histoire sainte.
Beaucoup d'auteurs, hommes et femmes, nous y invitent. Le
p. J.-M. Hennaux déjà méditait : « La femme et le
sacerdoce éternel » (NRT 128, 2006,
p. 192-213). - J. Burton s.j.