L’histoire que rapporte le livre de Ruth est celle d’une étrangère parfaitement intégrée dans une famille de Bethléem. L’intégration se fait certes sans tension, mais au prix d’une réelle générosité de la part de la Moabite. Pour cela, on lui reconnaît l’honneur d’avoir participé à la « construction » de la maison d’Israël, à la manière de Rachel et de Léa (Rt 4,11), ainsi que la grâce d’être l’aïeule du futur roi David (4,17). Qui est-elle, cette femme qu’on renvoie dans le passé aux mères du peuple et dans le futur au grand roi David ?
Elle s’auto désigne comme « une étrangère » (nokri – Rt 2,10). Or, le premier sens de la racine (nkr) renvoie au fait de « reconnaître la présence, l’existence, la dignité et les droits d’une personne1 ». Ruth serait donc « l’étrangère-à-re-connaître ». Les nombreuses occurrences du verbe yada – connaître…