Après Le sens religieux et À l'origine de la
prétention chrétienne, le fondateur de «Communion et
Libération» conclut sa trilogie avec l'ouvrage Pourquoi
l'Église? Évoquant une continuité «physiologique» entre
Jésus-Christ et le premier noyau d'Église, il décrit les facteurs
constitutifs du phénomène chrétien dans l'histoire: une réalité
communautaire sociologiquement identifiable; une communauté
investie par une Force d'en haut; un nouveau genre de vie.
Prolongeant Jésus-Christ dans le temps et dans l'espace, l'Église
se présente comme une réalité à la fois humaine et divine,
socialement peuple de Dieu, ontologiquement corps de JésusChrist.
L'A. en étudie successivement le facteur humain et le facteur
divin. Dans une dernière partie, «Vérification de la présence du
divin dans la vie de l'Église», il détaille les signes distinctifs
de la valeur divine de l'Église, proposés dans le Credo de Nicée:
unité, sainteté, catholicité, apostolicité; on reconnaît l'arbre à
ses fruits. Retenons les belles considérations sur le miracle, que
l'A. présente comme la méthode de rapport quotidien de Dieu avec
nous, la modalité par laquelle Dieu devient objectif dans le
contingent: tout est miracle. Le style est familier, l'A.
illustrant ses propos de souvenirs personnels. Ses références aux
auteurs étrangers renvoient régulièrement à la traduction italienne
de leurs ouvrages. Un index onomastique aurait attiré l'attention
du lecteur sur les écrivains dont il s'est davantage inspiré: de
Lubac (22 citations), Guardini, Newman, K. Adam, Chr. Dawson… N.B.
Jules Monchanin n'était pas bénédictin. - P. Detienne sj