Chaque religion a sa ou ses manière(s) propre(s) d'envisager la
diversité religieuse : validité et fécondité des autres
traditions, relations entre les personnes et communautés du dedans
et du dehors, désir, voire devoir, de faire connaître et partager
convictions et pratiques, disponibilité à recevoir de l'autre… Ce
recueil fait entendre deux voix juives, deux chrétiennes et deux
musulmanes. Selon J. Gellman, le « peuple élu »
manifeste le caractère irrésistible de l'appel divin tandis que les
autres peuples illustrent la liberté humaine de la réponse ;
pour sa part, E. Korn éclaire les relations entre juifs et
non-juifs par la différence et la complémentarité des deux
alliances, mosaïque et noachique. D.A. Madigan et
D.R. Sarrió Cucarella reprennent la question du salut en
dehors de l'Église en se référant en particulier, quant au style et
quant au fond, à Dominus Iesus et à une
catéchèse de Jean-Paul ii sur l'Esprit Saint ; de
son côté, le protestant évangélique J. Sanders se fait
l'avocat d'une perspective « inclusive » sur le salut de
ceux qui n'ont pas reçu l'évangile. C'est également une forme
d'inclusivisme que Md H. Khalil propose, en se fondant sur le
Coran (17,15 « Nous ne châtions pas tant que Nous n'avons pas
envoyé un messager ») et en se situant par rapport à Ibn
Taymiyya, Ibn Arabi et Ghazali ; plus critique à l'égard de la
tradition, I. Aijaz s'interroge sur les critères d'une
non-acceptation du message coranique qui soit raisonnable et non
coupable. En complément, P.R. Eddy examine les critiques
adressées à la typologie exclusivisme/inclusivisme/pluralisme,
tandis que D. Basinger médite sur le rôle de l'enseignant dans
l'apprentissage de la diversité religieuse et que R. McKim
fait l'éloge de la magnanimité à l'égard de qui ne partage pas nos
convictions. Chacune des contributions est clairement argumentée et
accompagnée d'une abondante bibliographie. -
J. Scheuer s.j.