Sens et Enjeux de l'éthique. Inculturation de l'éthique chrétienne
N.Y. SoedeMorale et droit - Recenseur : Paul Detienne s.j.
Il plaide pour l'utilisation des outils anthropologiques et théologiques disponibles actuellement dans les Églises non-occidentales: tout autant que les Églises occidentales, elles ont une vocation universelle, et peuvent contribuer à sortir la formulation de l'enseignement du Magistère des limites de plus en plus contestées de l'anthropologie dualiste, du thomisme dogmatique, du juridisme négateur de la diversité culturelle et du mépris du droit des autres à exprimer et à écouter dans leur propre langue, avec des mots et des concepts de leur culture, leur intelligence de la foi. L'A. épingle ici un aveu explicite de Jean-Paul II: son ouvrage Personne et acte dépend totalement de l'éthique aristotélico-thomiste et (à travers la phénoménologie de Scheler) de Kant. Évoquant le travail des ethnologues et des sociologues, il remarque que, penchés sur les aspects théoriques et superficiels de la culture, ils ont cherché à découvrir des similitudes et des traits propres aux diverses cultures du tiers-monde pour satisfaire à leur besoin de connaître des cultures différentes des leurs… sans guère se soucier du développement autonome et solidaire des nations et des Églises. En conclusion: une éthique chrétienne inculturée est une éthique de l'incarnation de Dieu, ouverte à toutes les cultures et théories. - P. Detienne sj