En 1948, Hans Urs von Balthasar publie un article remarqué, « Théologie et sainteté », dans la revue Dieu vivant1. À l’époque, Louis Bouyer, prêtre de l’Oratoire depuis quatre ans2, commence lui aussi à acquérir une certaine notoriété théologique, pour les articles et ouvrages déjà publiés depuis quelques années. Il est justement l’un des principaux collaborateurs de la revue, et l’article de son aîné lui fait forte impression3. Trente ans plus tard, il s’y réfère encore, dans Le métier de théologien :
Balthasar a très bien mis en lumière dans cet article (…) que la Révélation ne nous est pas donnée pour satisfaire notre curiosité mais pour nous conduire au salut, d’où il s’ensuit qu’on ne peut faire de la théologie qu’à l’intérieur de la foi et qu’à l’intérieur d’une foi elle-même s’orientant vers un développement effectif en nous de…