Le texte révolutionnaire Nostra Ætate 4 du concile Vatican ii rejette résolument la pseudo-théologie de la substitution1 et met en garde contre toute option théologique qui pourrait susciter le mépris ou la haine contre les Juifs. Cependant, plus de cinquante ans plus tard, les implications théologiques d’une telle conversion de la pensée chrétienne n’ont toujours pas été éclaircies complètement. En effet, un paradoxe demeure, apparemment impossible à résoudre. D’une part, comme le rappelle la déclaration publiée en décembre 2015 par la Commission pour les relations religieuses avec le Judaïsme : « La confession de la médiation universelle et donc exclusive du salut par Jésus-Christ est au cœur de la foi chrétienne.2 » Mais d’autre part, au nom de l’alliance éternelle que Dieu a conclue avec son peuple Israël, il faut considérer que les…