L'égale dignité des personnes est aujourd'hui invoquée pour fonder la reconnaissance publique de modes de vie jusque là abandonnés à la sphère privée. Ce mouvement, qui, pour l'heure, n'a pas travesti le concept de mariage par un pur nominalisme, semble hésiter entre la neutralité civile d'une contractualisation progressive de toutes les formes de vie et le développement d'un pluralisme institutionnel. Si, mutatis mutandis, le droit canonique semble à sa manière traversé par des tensions analogues, il convient toutefois de distinguer les controverses propres à une théologie du pluralisme ecclésial de la nécessité d'une théologie du pluralisme social. Au départ de la coexistence classique des mariages civil et canonique, l'article entend montrer que l'enjeu des évolutions en cours entre unité et diversité concerne aussi la place même de la parole théologique au sein de la société civile.