Dans le troisième exposé de cette 1ère Partie, le P. Bernard Pottier présente «le Grégoire de Nysse de Jean Daniélou». En faisant écho à une quinzaine de recensions d'époque, il examine «si ce Grégoire-là, proclamé « fondateur de la théologie mystique », est bien fidèle à la réalité complexe de ces premiers siècles». Il conclut que, s'il est encore difficile de mettre d'accord tous les érudits qui ont consacré des études à ces thèmes, «ceux-ci demeurent actuels parce qu'éternels.»
C'est, à notre sens, la 3e partie, Quelques perspectives théologiques, qui offre l'exégèse la plus pénétrante de la contribution du P. Daniélou à la théologie, au sens le plus ample et le plus traditionnel du mot. La contribution de Marie-Josèphe Rondeau en est une remarquable illustration, tant par l'ampleur de sa documentation que par la pertinence de ses analyses. «Ouverte, suggestive», sa méthode n'en offre pas moins des amorces à la réflexion. «Elle invite le lecteur à capter l'élan que lui-même a capté chez les Pères, et, à travers eux, dans la Révélation même» (p. 153). Le P. A. Guggenheim met également en lumière cette pertinence théologique en analysant le chapitre central de l'Essai sur le mystère de l'histoire, dont il souligne l'actualité en ce qui concerne le dialogue des religions.
Secrétaire et rédactrice durant de longues années du Bulletin du Cercle Saint-Jean-Baptiste, Madame Françoise Jacquin était particulièrement qualifiée pour présenter ce groupement original dont le P. Daniélou fut le fondateur et le principal animateur. Le Cercle a fait efficacement progresser une certaine propédeutique aux futurs dialogues inter-religieux. Ces orientations ont été reçues et confirmées au Colloque par un témoin: le P. Frédéric-Marc Balde, théologien d'origine africaine, actuellement professeur au Studium de l'École Cathédrale de Paris. Ce volume se conclut par trois témoignages, dont la diversité révèle une émouvante convergence: celui de Maurice Druon, Secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie française; celui du Cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque émérite de Paris, et du Cardinal Daniélou lui-même, publié en 1949 dans le Bulletin du Cercle Saint-Jean-Baptiste. Il y assume les deux exigences de la vocation missionnaire: la louange contemplative de Dieu, et la disponibilité au service des hommes, «des appels qui nous sont adressés par eux». - P. Lebeau sj