Comment être chrétien dans le monde d'aujourd'hui? Peut-on encore
parler de morale chrétienne dans notre société irréligieuse,
postchrétienne, plurielle? L'A., prêtre de la Mission de France,
commence par évoquer les trois dimensions de l'éthique: elle
concerne des personnes singulières, mais dans des contextes
particuliers, et elle agit au nom de principes qu'on espère
universels. Ensuite, après avoir analysé le concept de «nature», il
s'interroge: «Au nom de quoi les chrétiens doivent-ils agir dans
l'espace social?» Il propose trois critères: le 1er est le service,
qui n'a rien de spécifiquement chrétien; le 2e est la primauté du
bien commun: les biens et les ressources de la terre (eau, air…)
sont pour tous; le 3e est le rejet de la violence (structures,
actions, personnes) et le refus des absolus meurtriers (liberté,
raison, science, race, nation)… jusqu'à l'objection de conscience
et la désobéissance civile.
Relevons quelques phrases: la communauté chrétienne est partie
prenante d'une société et d'une histoire dont elle est solidaire;
entre l'optimisme béat et le défaitisme fataliste, le chrétien
prend le dur chemin de l'espérance et de la solidarité; les
chrétiens n'ont pas le monopole de la vérité ni de la conduite
droite; si l'évangile est au-dessus de la politique, il a des
conséquences politiques. L'A. illustre ses propos de nombreuses
références à Vatican ii; sa bibliographie comporte surtout des
ouvrages des pères X. Thévenot et P. Valadier. La postface est de
Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers. - P. Detienne sj