Anthropological Aspects in the Christian-Muslim Dialogues of the Vatican
Jutta B. SperberReligions - Recenseur : Jacques Scheuer s.j.
Sur la base de la documentation publiée (35 p. de bibliographie), ce gros ouvrage présente et analyse les initiatives des organes centraux de l’Église catholique en matière de dialogue avec l’islam. Cette étude s’attache aux dimensions anthropologiques (conception de l’être humain, éducation et famille, vie sociale et politique, droits et libertés…) : il était convenu que R. Jukko traiterait pour sa part des questions proprement théologiques (Trinity in Unity in Christian-Muslim Relations : The Work of the Pontifical Council for Interreligious Dialogue, Leiden, Brill, 2007). Après une présentation des fondements du dialogue islamo-chrétien dans le magistère pontifical de Paul vi et de Jean-Paul ii, le corps de l’étude se répartit en deux sections : les publications du Secrétariat pour les non-chrétiens et sa participation à des rencontres bilatérales avec des représentants de l’islam, notamment en Libye, Égypte, Jordanie, Turquie et Iran. La période couverte va de Vatican ii à la fin du pontificat de Jean-Paul ii. Regroupées en fin de chap., les notes en petits caractères couvrent près de 100 pages.
Rédigé de manière aussi objective que possible, l’exposé n’est interrompu que par de brèves observations personnelles imprimées en italiques : l’A. y souligne des convergences ou des points d’achoppement, signale un manque d’autocritique ou une absence de réciprocité ; elle note ce qui a été possible, ce qui a manqué, ce qui n’a pu être abordé, ce qui n’a pas été envisagé ou encore est demeuré sans suite. Tout ceci en quelques mots ou quelques lignes. On s’attend dès lors à ce que la 4e section, intitulée Évaluation (p. 529 à 605), propose des réflexions critiques sur l’ensemble du parcours. Elle ne contient à vrai dire qu’une reprise condensée des sections précédentes. Plus d’un lecteur regrettera cette discrétion excessive de la part d’une observatrice informée et bienveillante. En outre, des éléments de comparaison avec les relations entre musulmans et chrétiens réformés ou orthodoxes auraient été bienvenus de la part d’une A. protestante qui y avait consacré sa thèse : Christians and Muslims : The Dialogue Activities of the World Council of Churches and their Theological Foundation (Berlin, de Gruyter, 2000). Reste l’énorme et patient travail de dépouillement et d’analyse qui mérite toute notre reconnaissance. — J. Scheuer s.j.