Les Questions sur l'Ancien et le Nouveau Testament écrites vers 386
par un anonyme romain mêlent traités exégétiques et controverses
apologétiques. C'est à ce dernier genre qu'on peut relier la Qu.
114 contre les païens et la Qu. 115 sur le destin. Cette édition
donne l'état de la question sur l'identité de l'Ambrosiaster. L'A.
rappelle qu'Érasme n'est en rien responsable de cette appellation
qui apparaît pour la première fois à la fin du XVIIe s. Elle
suggère (contre Morin) qu'il était clerc, chargé de la préparation
des catéchumènes: d'où les deux questions mettant en garde contre
l'idolâtrie et contre le fatalisme. L'argumentation utilise les
lieux communs de l'apologie : l'honnêteté et l'origine divine du
culte chrétien, les miracles, la vertu et la place de la volonté
dans la conduite humaine, la puissance de Dieu par rapport aux
astres. Ces deux traités n'ont-ils donc qu'une valeur «académique»
réagissant aux critiques du type de celles de Julien dans le Contre
les Galiléens? M.-P. B. pense qu'il y a certainement aussi un
témoignage de la polémique réelle qui agitait les fidèles en bute
aux préjugés traditionnels contre les chrétiens. - A.Ms.