H.P. Chapman (1865-1933) naît dans une famille anglicane. Éduqué en
famille avec une nurse française, étudiant à Oxford, diacre en
1889, il travaille un an dans une paroisse de Londres et passe au
catholicisme en 1890. Il quitte rapidement un noviciat jésuite
anglais et entre chez les bénédictins de Maredsous en Belgique. Une
fois prêtre, il va fonder un prieuré bénédictin près de Birmingham
et commence une carrière d'historien et de patrologue. En 1922, le
voilà prieur d'un monastère bénédictin anglican passé au
catholicisme (Caldey). Il s'engage comme aumônier dans l'armée
anglaise en 1914, mais sa faible santé le fait expédier en Suisse
comme aumônier de camps de prisonniers. Après la guerre, il
participe à la révision de la Vulgate et se voit rattaché au
monastère de Downside dont il deviendra Abbé en 1929. Il venait de
préparer la fondation d'une autre abbaye lorsque la mort le surprit
en 1933. Une édition partielle de ses Lettres de direction parut
dès 1935, publiée par son secrétaire. Cette édition fut violemment
attaquée par le cardinal jésuite Goodier, lui-même directeur
spirituel de valeur. C'est pourquoi la 2e édition des Lettres
s'allongea de nombreuses notes justificatives. Remarquons que ces
Lettres se limitent à la période d'après sa conversion (1912-1933),
et ont été composées sur les copies de lettres envoyées par les
correspondants de Dom Chapman, en préservant leur anonymat. Une
première traduction française avait éliminé quelques paragraphes et
trois lettres. La présente édition offre tous les textes de cette
période dans leur ordre chronologique, en indiquant les noms des
correspondants. On y a ajouté un article de Chapman sur la prière
contemplative, le texte anglais de 5 lettres écartées de l'édition
anglaise et deux lettres de l'abbé H. Bremond adressées à Chapman.
La plupart de ces lettres portent sur l'oraison contemplative. On y
goûte le style familier, l'humour, la rondeur, la bonhomie de
l'auteur qui essaie de simplifier les problèmes. Son enseignement
revient à dire: laissez faire Dieu, n'abandonnez pas l'oraison et
désintéressez-vous de vos «impressions» spirituelles. Regardez Dieu
et non pas votre âme. Lecture très tonique. - B. Clarot, S.J.