Cur Deus homo: la logica della redenzione. Studio sulla teoria della soddisfazione di S. Anselmo arcivescovo di Canterbury
N. AlbanesiThéologie - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Or saint Anselme n'est pas seulement un grand théologien, car l'origine de sa pensée se trouve en Dieu et exige d'être reçue et perçue dans la prière plus ou moins mystique. Dieu incarné a librement sauvé l'homme en satisfaisant par amour aux exigences de la Justice à la place des pécheurs. Sa théorie de la satisfaction a imprégné la théologie et la piété en la poussant bien au-delà de sa pensée initiale. En fait, Anselme a simplement essayé de fournir une vision unifiée et synthétique des données de l'Écriture et de la Tradition. Sa théorie est riche et profonde quand on retourne aux textes de ses oeuvres variées. Son langage juridique ne doit pas faire illusion, car sa Justice divine est tout imprégnée d'amour miséricordieux: Dieu veut essentiellement éveiller la conversion et l'amour dans l'homme par le moyen de la kénose du Christ. L'expiation est donc une dynamique de réconciliation qui appelle la collaboration humaine.
On a trop peu parlé d'Anselme comme mystique. C'est en présence du mystère divin contemplé dans la prière qu'il a trouvé son inspiration en vue de comprendre toujours mieux la libre action divine (Fides quaerens intellectum). Anselme unit mystique et spéculation. Bien sûr, conclut Albanesi, on ne peut plus proposer aujourd'hui la théorie de la satisfaction dans les mêmes termes; mais sa synthèse demeure un témoignage valable de théologie inculturée dans la pensée de son temps. Anselme a fait progresser la culture de son époque en partant de nouvelles méthodes inspirées du platonisme et de l'augustinisme pour comprendre autrement le mystère chrétien. Son exemple devrait inspirer la pensée chrétienne dans le contexte culturel actuel, c'est-à-dire associer notre réflexion théologique à nos modes de pensée. Tâche difficile car nous vivons un pluralisme culturel qui est à la recherche d'une synthèse nouvelle, un peu comme à l'époque de saint Anselme. Mais n'oublions pas que sa réflexion se nourrissait d'une expérience du divin. Espérons que cet appel sera entendu et appliqué avec la compréhension et le soutien des autorités ecclésiastiques souvent plus enclines à freiner qu'à encourager les chercheurs. - B. Clarot, S.J.