Dal « De Jure naturae et gentium» di Samuel Pufendorf alla codificazione prussiana del 1794. Atti del Convegno Intern., Padova, 25-26 ott. 2001

(éd.) M. Ferronato
Philosophie - Recenseur : Benoît Malvaux
Dans l'histoire de la philosophie, Samuel Pufendorf appartient, avec Grotius, au courant dit jusnaturaliste, qui pose l'existence d'un droit naturel déductible de la seule raison humaine. Son oeuvre majeure, le De jure naturae et gentium (1672), appartient au patrimoine commun de la philosophie politique.
Le colloque qui lui a été consacré à Padoue (en 2001 déjà) a permis de mettre en lumière différents aspects moins connus de la personnalité et de la pensée du jusnaturaliste saxon: Pufendorf le penseur luthérien fasciné par le pouvoir de l'État, qui plaida passionnément en faveur du caractère invisible de l'Église, et qui restaura parallèlement l'importance de l'autorité séculière par rapport au pouvoir ecclésiastique; Pufendorf le penseur politique, qui s'efforça de faire du droit naturel une science distincte de la théologie morale, tranchant ainsi avec la tradition protestante qui identifiait le droit naturel avec les préceptes du décalogue.
D'autres interventions s'intéressent davantage à l'amont et à l'aval de la pensée du jusnaturaliste. En amont, le lien qui unit Hobbes, considéré comme le père de la science politique moderne, et Pufendorf: si les argumentations décisives du droit naturel développées par Pufendorf renvoient à Hobbes, Pufendorf aida pour sa part à transmettre les éléments majeurs de la doctrine politique de Hobbes. En aval, la réception de la pensée de Pufendorf dans le 18e siècle italien, particulièrement dans les milieux jansénistes, en Écosse, à propos de la question particulière des pactes à l'origine de la cité, et dans la pensée politique de Rousseau.
Un troisième groupe de contributions traitent de questions connexes à la pensée de Pufendorf: l'influence d'un autre penseur protestant de l'époque, Christian Wolff, sur le jusnaturalisme dans l'empire des Habsbourg et en Italie; la figure du juriste prussien Svarez, lui-même disciple de Wolf; la codification prussienne de 1794 et l'articulation qu'elle opère entre droit public universel et droit public particulier. On l'aura compris, cet ouvrage s'adresse avant tout à des spécialistes de la philosophie politique. Son mérite est de nous faire mieux connaître un des pères du jusnaturalisme laïc, dont les réflexions peuvent encore alimenter les grands débats éthiques et politiques d'aujourd'hui. - B. Malvaux sj

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