Das Christliche Gottesbekenntnis. Eine andere Systematische Theologie. Band 2 : Im Anfang erschafft Gott Himmel und Erde und den Menschen

Raphael Schulte o.s.b.
Théologie - Recenseur : Christof Betschart o.c.d.
Raphael Schulte, bénédictin et prof. émérite de l'univ. de Vienne, propose une « autre théologie systématique » à laquelle il donne le titre « Das christliche Gottesbekenntnis ». Dans l'introd. du 1er tome, Prolégomènes, l'A. indique qu'avec l'expression « confession chrétienne de Dieu » il souhaite éviter le terme « théologie » qui, selon lui, est trop peu clarifié (t. i, p. 22 ; 216-232) et qui risque de considérer Dieu uniquement comme un « objet » d'étude, alors que l'expression « confession de Dieu » ouvre au double sens du Dieu qui se confesse (ou qui témoigne de lui-même) et inséparablement de l'homme qui confesse Dieu (p. 23s). Selon l'A., le terme « Dieu » se réfère toujours à Yahvé (p. 40-49, etc.), c.-à-d. le nom propre de Dieu qui signifie « Je-suis-à-toi/à-vous » (p. 300). L'A. prend ses distances avec la théologie contemporaine en citant souvent a contrario de manière extensive des articles de dictionnaire, notamment le Lexikon für Theologie und Kirche et Religion in Geschichte und Gegenwart.
Schulte veut mettre l'Écriture sainte, la Parole vivante de Dieu, au centre de son étude et, pour cela, il se confronte dans un long excursus (p. 73-254, plus de la moitié du 1er vol.) aux exégètes allemands les plus connus et à leur conception de la théologie biblique (p. 73-215). Il s'oppose notamment à la distinction entre une théologie de l'AT et du NT, non seulement parce que le terme « testament » serait à remplacer par « alliance », mais surtout parce que cette distinction obscurcirait l'unité de la Parole de Dieu selon le principe herméneutique que « [l]a Bible est la [ou l'unique] Parole de Yahvé [Die Bibel ist das eine Wort Jahwes] » (p. 236) qui dit Yahvé lui-même, son agir et la réponse ou le refus de ce qu'il crée. Précisément parce que Dieu se dit lui-même, l'homme peut parler de Dieu. Mais ce langage devrait reprendre surtout le langage métaphorique de la Bible (p. 272-280) et éviter dans la mesure du possible la terminologie théologique technique aujourd'hui utilisée (Dieu, révélation, la triade « créateur, créature, création », etc.).
Le 2e tome, intitulé Au commencement Dieu crée le ciel et la terre et l'homme, offre un commentaire de Gn 1,1 (t. ii, p. 29-107) et de Gn 1,26-30 (p. 109-130) en dialogue avec les exégètes. L'A. insiste de nouveau sur Yahvé comme nom de Dieu (p. 29-85) ainsi que sur le verbe bara' (créer comme action au présent uniquement attribuée à Dieu). Le commentaire de la création de l'homme permet ensuite d'introduire la « communauté de vie » (p. 131-138) entre Yahvé et l'homme. Les deux tiers restants du vol. (p. 139-389) sont consacrés à 3 points complémentaires de ce qui précède. Dans le 1er point (p. 139-203) sur le monothéisme et le polythéisme, l'A. déclare non seulement les termes, mais aussi la réalité, comme étrangers à la Bible. La pars destructiva est ici largement prépondérante avec des citations prolongées d'articles du LThK (p. 141-154), puis de Zenger (p. 155-178) et de Braulik (p. 185-194). Dans le 2e point (p. 204-311), Schulte critique la terminologie théologique qui distingue Créateur, créature et création, pour proposer une lecture du bara'-créer de Yahvé comme fondation d'une relationnalité et d'une communion entre Yahvé et l'homme (p. 229). Le 3e point (p. 311-389), consacré à l'homme, approfondit le commentaire de Gn 1,26-30 sur l'image de Dieu, l'être humain comme masculin et féminin, ainsi que - de manière synthétique - la dignité humaine dans une perspective théologique à partir du don qu'implique le bara'-créer de Dieu.
Le lecteur trouvera des suggestions pour une lecture « personnaliste » de la relation entre Yahvé et l'homme à partir de la Bible que l'A. souhaite prendre au sérieux comme Parole de Yahvé. On peut pourtant raisonnablement se demander si l'attitude critique à l'égard des exégètes et l'omission délibérée de l'histoire de la théologie portent vraiment les fruits espérés. Il peut alors être consolant que l'A. lui-même déclare qu'il n'entend pas substituer son travail à d'autres, mais qu'il le considère plutôt à côté, voire avec eux (t. i, p. 335). - C. Betschart o.c.d.

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