C'est un gigantesque travail qu'a entrepris l'A. de ce magistral
ouvrage consacré à la prière communautaire dans l'oeuvre lucanienne
en deux volumes: Évangile et Actes; il remercie quelques sommités
qui l'ont aidé à mener à bien ce projet: les prof. M. Hengel, F.
Siegert, U. Berges, entre autres, dans le cadre de célèbres
institutions telles que l'Univ. de Göttingen ou le Corpus Christi
de Cambridge. L'étude elle-même comprend quatre chapitres après une
introduction qui trace à grands traits le panorama de la recherche,
parle des destinataires de Luc et du propos méthodologique de
l'A.Le chap. 1 traite de la prière païenne chez Luc: culte impérial
(et mort d'Hérode Agrippa), Paul et Barnabas vénérés comme des
dieux à Lystres, puis Paul à Malte, Corneille et Pierre en Ac 10.
Le chap. 2 s'attache à la prière juive et au service sabbatique à
la synagogue en Lc et Ac, l'offrande au Temple de Jérusalem, la
prière de Jean-Baptiste et celle de Jésus. Le chap. 3 examine la
prière chrétienne communautaire: le Notre Père et les mentions de
la prière en Lc 11, la veuve, puis le pharisien et le publicain en
Lc 18, la fin du discours de Lc 21,36 et l'invitation à prier de
Jésus à la dernière Cène (Lc 22,40-46); ensuite l'A. considère les
prières communautaires dans la première église, puis au moment de
la persécution (Ac 4; 12; 16) et aussi lors de l'envoi en mission
(Ac 13), sans parler de la prière après les adieux de Milet. Le
chap. 4 tire les conclusions de la minutieuse étude: la prière
communautaire dans le contexte eucharistique; le sens de la prière
synagogale et, finalement, le message que transmet Luc. La lecture
de ce travail nous met dans l'admiration devant la perception de
l'A. et la perspicacité de son interprétation et des orientations
qu'il propose à notre propre prière. Elle nous fait aussi découvrir
ce qu'était la prière collective des premiers chrétiens à partir de
la prière juive, compte tenu de l'environnement païen. Les
théologiens de l'Église et les spirituels auront à consulter cet
ouvrage et sa bibliographie qui couvre près de cent pages. Les
exégètes lucaniens à leur tour feront bien de ne pas manquer le
rendez-vous. Merci à l'A. qui nous offre les meilleurs fruits de sa
longue familiarité avec l'oeuvre de Luc, de sa patiente et
passionnante recherche menée avec méthode, intelligence et grand
soin. - J. Radermakers sj