Die Anfänge der Professionalisierung des Klerus und das kirchliche Amt in der Syrischen Didaskalie

G. Schöllgen
Liturgie et pastorale - Recenseur : Léon Renwart s.j.
Le texte étudié par S. est une source importante de l'évolution qui se produisit au tournant des IIe et IIIe siècles dans les rapports entre les laïcs et les détenteurs du pouvoir. Une première partie présente les débuts de la professionnalisation du clergé. L'A. l'introduit par une esquisse de la place des prêtres païens et des philosophes ambulants dans les cités grecques et latines de l'époque et des aspects de leur entretien matériel. Vu la faible fréquence de leurs prestations cultuelles, les ministres n'étaient généralement pas rétribués pour ces fonctions plutôt honorifiques. Quant aux prédicateurs ambulants, on leur reconnaissait le droit à vivre aux frais de leurs fidèles; ils disparurent à peu près à l'époque où leurs homologues chrétiens cessèrent d'exister, les communautés locales s'organisant et se dotant peu à peu de leurs propres responsables.
Après avoir recherché dans les textes de l'époque les premiers indices d'un personnel rétribué, l'A. en vient à la Didascalie. Celle-ci est le premier texte à traiter la question ex professo: on y signale non seulement les abus, mais on présente aussi une justification théologique de l'évêque (unique pour chaque communauté), de ses pouvoirs et de son droit à l'entretien matériel. L'examen des arguments mis en avant fait l'objet de la seconde partie de l'étude. L'A. présente les diverses images employées par la Didascalie: berger, prêtre, fonction royale, maison (patriarcale). Il montre que cette dernière image, celle de la maisonnée réunie autour du pater familias, avec tous les droits et devoirs qui incombent à celui-ci, devient le thème dominant et le fondement théologique de l'argumentation. Lorsque les communautés devinrent plus nombreuses, un glissement s'opéra vers l'image royale et une insistance plus grande fut mise sur les droits du titulaire que sur son attention personnelle à chacun des membres du groupe. On voit alors s'organiser la fonctionnalisation d'un clergé rétribué et apparaître la tentation d'y faire carrière par l'ascension des divers échelons. Il est possible que ce soient les diacres, chargés de recueillir et de distribuer les aumônes, qui furent les premiers à être rétribués, mais l'évêque le fut très tôt aussi. Vinrent ensuite les prêtres, puis les ministres inférieurs. Le résultat fut une distinction de plus en plus nette entre le laïcat et le clergé, ce dernier s'arrogeant pratiquement l'exclusivité de l'apostolat.
Ce changement ne se produisit pas sans difficultés ni oppositions et le texte de la Didascalie prend parfois l'allure du plaidoyer. L'A. consacre deux chapitres à ces problèmes. Dans les débuts de l'Église, les veuves avaient pris une grande place dans le soin des pauvres, la formation des catéchumènes et l'accompagnement de la pénitence publique. Ces charges leur furent enlevées par le clergé, ce qui entraîna la disparition de l'ordo viduarum. Quant aux riches, principaux bailleurs des fonds, ils estimaient avoir de ce fait droit à des traitements spéciaux (notamment en matière de pénitence publique). L'attitude des évêques, pris entre leur devoir pastoral et leurs intérêts financiers, ne fut pas toujours unanime.
On sera reconnaissant à l'A. pour cette recherche fort bien menée, qui éclaire remarquablement les premières manifestations d'un problème toujours d'actualité. - L. Renwart, S.J.

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