Douleur et transfiguration. Une lecture du cheminement spirituel de saint Grégoire de Nazianze

Philippe Molac
Spiritualité - Recenseur : Hubert Jacobs
Au Concile Vatican II, saint Grégoire de Nazianze n'a été cité que trois fois, par allusion! Mais trente ans plus tard, onze de ses textes sont utilisés par le Catéchisme de l'Église catholique. Le Nazianzène deviendrait-il d'actualité? Plusieurs études ont, ces dernières années, mis sa personne et son oeuvre en lumière. Pourtant il demeure le moins connu des Père cappadociens. L'A. du présent volume y a vu un défi - que très heureusement il s'attache à relever. Ce n'est pas que la tâche fût aisée. Grégoire n'a pas été un théologien systématique et sa pensée, toute en nuances, n'est pas toujours facile à saisir. Son caractère et sa personnalité sont souvent objets de discussion et sa vaste culture résiste plus d'une fois à l'identificaion de ses sources ou à l'interprétation de sa pensée. Pour tenter d'y voir plus clair, l'A. use avant tout de la méthode philologique. Il tient pour authentiques les écrits qui ont été démontrés tels par le dernier ouvrage de Jean Bernardi.
En réalité, plusieurs types de méthodes sont croisés par l'A. qui cherche à mettre en lumière l'anthropologie chrétienne de Grégoire. Histoire, exégèse, psychologie sont ainsi interrogées pour mettre en évidence les traits essentiels de cette anthropologie. Dans une première partie, l'A. reprend les concepts fondamentaux de l'anthropologie grecque, les assume, les relie entre eux et les fait converger dans une anthropologie renouvelée qui trouve sa source idéale dans la figure du Christ.
La deuxième partie étudie l'exégèse de Grégoire. Elle tend à montrer comment cette exégèse s'articule en s'orientant vers le récit de la Transfiguration. La figure du Christ transfiguré est le lieu de dévoilement de la divinité de Jésus en son humanité. La troisième partie, enfin, cherche à voir comment ces perspectives prennent corps dans la personne même de Grégoire. Il a connu l'épreuve de la déréliction de la croix qui fut pour lui le chemin de purification, en même temps qu'enseignement pour nous aider à gravir la montagne à notre tour. Tout apparaît, dès lors, comme témoignage de cette beauté que révèle le Christ à la fois dans sa défiguration du Calvaire et sa Transfiguration au Thabor. - H. Jacobs sj

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