Quatre chapitres – « Une crise religieuse globale », « Une institution en péril », « Questions particulières et urgentes », « Être audacieux et créatif » – suivis de deux annexes (« Revisiter le mot “sacrement” », « Je reste dans l’Église ») s’adressent, de manière simple – mais non simpliste – à un large public, lui donnant des clés pour s’orienter au sein d’une crise religieuse globale et un accès à bien des études contemporaines en la matière. Le lecteur pourra comprendre que ce qui est en péril n’est pas le christianisme, mais la forme civilisationnelle qu’il avait prise en Occident ; que la paroisse ne peut plus être le centre de référence de la vie chrétienne car la pluralité de la société appelle une pluralité de lieux, etc. (plus loin l’A. parle aussi de « maisonnées »). Le rapport à la modernité n’est ni naïf ni défaitiste : si le groupe des disciples du Christ ressemble au petit reste dont parle la Bible, il est cependant invité à repérer d’autres groupes qui vivent des valeurs semblables à celles de l’Évangile ou qui se réclament de valeurs chrétiennes. Ce qui est en péril en nos sociétés modernes, ce n’est pas l’Évangile, mais l’institution nécessaire au rassemblement des disciples, notamment la forme pyramidale qu’elle a prise. C’est pourquoi, affirme l’A., « la question du cléricalisme est au centre de notre problématique » avec tout ce qui a pu le fonder, notamment la sacralisation des personnes, liée à une conception sacrificielle de l’eucharistie. L’énoncé des questions particulières et urgentes n’est pas sans rapport ni avec l’attention aux requêtes participatives de l’individu moderne, ni avec la prise au sérieux de la synodalité essentielle de l’Église. Il y est, par exemple, question de la tradition antique de l’élection des ministres ou de l’ordination de chrétiennes. La conclusion est engagée, mesurée et missionnaire : « Ne risquons pas de jeter le bébé avec l’eau du bain, mais reconnaissons qu’il est urgent que l’on donne le bain au bébé. » Il ne s’agit « pas de quitter l’Église mais de sortir des églises car l’Évangile est un trésor à partager » ! — A.M. Petitjean a.s.