Emmanuel Mounier. 1. Genèse de la personne; 2. Le lieu de la personne
G. LurolPhilosophie - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
Arrivé à ce point, Lurol passe en revue les philosophes qui ont le plus influencé Mounier et ce qu'ils ont apporté à sa pensée: Descartes, Pascal, Bergson, Chevalier, le P. Pouget, Péguy, Maritain, Berdiaeff, Scheler. Chacun aide le jeune philosophe à approfondir un aspect du personnalisme et de son rapport à la communauté en opposition avec l'individualisme régnant ou les totalitarismes fasciste et marxiste. Mounier a son intuition sur la personne et la confronte à ces philosophes. Scheler l'éclaire sur les rapports entre personne et communauté, Maritain sur la distinction entre personne et individu, Berdiaeff sur un personnalisme créatif et existentiel. En 1930, Mounier décide de quitter l'Université pour bâtir une révolution personnaliste et communautaire.
En 1929, Guitton lui avait fait découvrir les Davidées, enseignantes catholiques de l'école officielle, et leur revue, qui voulaient donner un témoignage d'amour dans l'école laïque. Il accepte d'écrire pour elles un article presque chaque mois, ce qui lui offre l'occasion de préciser ses idées et d'admirer l'organisation souple, légère, efficace de ce mouvement qui deviendra en 1942 «les Équipes enseignantes». En 1930, avec son ami, l'avocat G. Izard, il songe à fonder une revue sur le modèle de celle des Davidées avec également des groupes de réflexion et d'amitié, ouverte à tous les amis du personnalisme. Mounier cherche alors des collaborateurs, des fonds, un imprimeur, un éditeur et prend de l'assurance. La revue paraît en 1932 et, seule de sa génération à survivre, elle tient toujours une place éminente parmi les revues.
Livre fort intéressant qui fait revivre le riche milieu intellectuel catholique des années 1920-32 avec sa diversité et ses luttes d'influence. - B. Clarot, S.J.