Eugène Ionesco mystique ou mal-croyant?
Marguerite Jean-BlainArts et Lettres - Recenseur : Jean Burton s.j.
Le propos n'en est pas d'abord une analyse littéraire. Il s'agit avant tout d'une approche rigoureuse des oeuvres d'Ionesco en écho, ou en «réverbération» peut-on dire, avec «cette sorte d'épiphanie de l'être» (42) fondatrice de la quête incessante de l'homme Ionesco, quête qu'il poursuivit, dans un va-et-vient incessant entre les planches de son théâtre et les coulisses, souvent ténébreuses et désespérées, de son propre drame. Nous avons été particulièrement intéressé par le traitement nuancé de la question de la «mystique naturelle» dont l'expérience susdite imposait l'étude. Les pages à propos de l'influence de Jean de la Croix (via Baruzi, il est vrai) sont particulièrement intéressantes. Bibliographies choisies et deux index offrent au lecteur le nécessaire pour continuer, si son coeur l'y autorise, quelques pas fraternels, nous qui pourrions aussi parfois soupirer: «Oh, avoir plu à Dieu, une fois, dans cette longue vie inutile, car je ne l'ai consacrée qu'à ma propre gloire […] Peut être Dieu le sait. Et moi pas» (153). Aveu où se glissera, au moment voulu, la petite fille espérance, à la dernière page de son journal: «Prier qui c'est qui! Ce qui c'est qui… j'espère: Jésus-Christ». Bibliographie choisie et double index. - J. Burton sj