Evangelizzare con l’amicizia. Mistica e missione in Egied van Broeckhoven

Giulio Meiattini o.s.b.
Liturgie et pastorale - Recenseur : Pascal Ide

Le petit livre, rédigé par un moine de l’abbaye Madonna della Scala dans la province de Bari, est un livre précieux, voire un grand livre. Il révèle au public italien la vie et les écrits d’Egied (Égide en français) van Broeckhoven (1933-1967), un jésuite belge néerlandophone encore peu connu, malgré la publication d’une partie de son journal spirituel (traduit en français en 1976). À 17 ans, Égide entre au noviciat de la Compagnie de Jésus à Tronchiennes puis, après ses études, avec deux confrères, s’installe dans un quartier populaire de Cureghem et s’engage comme manutentionnaire dans une aciérie. Il meurt d’un accident du travail à l’âge de 34 ans. Dans les 26 cahiers de notes spirituelles découverts après sa mort, l’on découvrira un mystique d’une grande profondeur dont l’opuscule nous dit que le cœur est l’amitié. Pour Égide, l’amitié se caractérise par deux notes : avant tout, la transparence, par laquelle deux personnes, sans jamais profaner leur mystère, donnent toujours plus accès à leur intimité ; l’universalité, par laquelle, nécessairement, les amis ouvrent leur amitié à d’autres amis.

L’amitié humaine trouve son fondement dans « l’éternelle jeunesse » de l’Amour entre les Personnes divines (p. 47). En effet, en engendrant son Unique, le Père lui offre « son intimité la plus profonde » et, avec le Fils, donne à l’Esprit « leur vie d’amour la plus intime » (p. 48).

Au nom même de l’universalité, cette vie d’amitié, humaine et divine, ne peut pas ne pas devenir le cœur même de la mission, donc de l’apostolat, tel qu’Égide la vit au quotidien par ce travail harassant et périlleux dans ce milieu profondément déchristianisé de l’usine. Enraciné dans la prière et l’Eucharistie, il vit chaque rencontre avec ses compagnons comme autant de moments où « la vie divine flue à travers moi vers les autres et à travers les autres vers moi » (p. 64).

Comment, en découvrant cet engagement de prêtre ouvrier, pauvre parmi les pauvres, ne pas songer à celui, aussi radical et mystique, de Simone Weil morte au même âge – une conscience plus pacifiée et plus joyeuse de l’amitié, ainsi que de sa source et de son modèle trinitaire en plus ? — P. Ide

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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