Les options de cette collection dont nous avons déjà recensé plusieurs volumes, sont désormais bien connues. Deux éléments de l'introduction sont d'ailleurs assez révélateurs à ce sujet. Parlant des auteurs ou éditeurs du livre de la Genèse, J.E. Hartley nomme en premier lieu Moïse qui aurait eu le loisir d'en rédiger les parties les plus anciennes durant le long séjour d'Israël à Quadesh Barnéa. Il était de plus suffisamment compétent et intéressé pour mener à bien cette tâche (p. 16). D'autres éditeurs auraient travaillé à l'époque des Juges et sous le règne de Salomon. Il est sans doute vain de chercher un paragraphe sur la théorie documentaire dans ce volume qui ne cite ni Rendtorff ni Blum, ni même D. Carr, Reading the Fractures of Genesis. En second lieu, l'A. défend l'historicité fondamentale des récits patriarcaux. Il s'appuie sur les documents du Proche-Orient à la suite de Albright, Gordon et Speiser, mais sans vraiment chercher à répondre aux objections de Van Seters, Thompson, Lemche, etc. Il mentionne aussi trois arguments internes en faveur de l'historicité de ces récits: ils ont été transmis isolément et ont pu garder leurs caractéristiques; les éditeurs n'ont pas «gommé» les incohérences et tensions entre les récits; les coutumes des patriarches sont souvent en contradiction avec les lois des livres suivants (Exode, Lévitique, Deutéronome). Rien n'est dit par contre sur le fait que les traditions patriarcales pourraient décrire des coutumes de semi-nomades qui ont duré des millénaires. Ce style de vie ne correspondrait donc pas à une époque précise de l'histoire (cf. les Récabites de Jr 35; 2 R 10,15-16). D'autre part, les rapprochements avec les textes du Proche-Orient ancien sont assez vagues et, selon les spécialistes, ils reposent parfois sur des bases fragiles.
Pour le style de la composition, l'A. se base sur les travaux de G. Rendsburg. Il a donc souvent recours aux structures palistrophiques. Ici encore, il aurait été utile de tenir compte des critiques, assez sévères d'ailleurs, de Brettler («Rendburg's The Redaction of Genesis»,dans Jewish Quarterly Review 78 [1987] 113-119). Le commentaire, parfois rapide, s'attache surtout à la signification théologique du texte. Il s'adresse plutôt à un large public. - J.-L. Ska, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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