Genesis III. Josephsgeschichte (37,1 - 50,26)

H. Seebass
Écriture Sainte - Recenseur : Jean-Louis Ska s.j.
Ce volume est le quatrième d'un commentaire complet de la Genèse dont le premier tome est apparu en 1996. Les options de H. Seebass sont assez connues pour qu'il soit nécessaire d'insister. Il défend en gros l'hypothèse documentaire classique, tout en sachant puiser, quand il le faut, dans les études plus récentes sur le style ou la forme canonique du texte biblique. Chaque chapitre comprend une bibliographie, la traduction du texte et une série de notes philologiques, un court paragraphe sur la délimitation du texte et un autre sur la forme (première approche du texte tel qu'il se présente); suit l'explication détaillée du texte verset par verset; enfin, l'A. étudie l'histoire de la transmission du texte (Überlieferungsgeschichte) en deux étapes: tradition (orale) et critique des sources (Literarkritik); enfin, il conclut par quelques réflexions théologiques. Les notes sont intégrées dans le texte et le volume ne comporte aucun index. Ceci ne facilite malheureusement pas la lecture, déjà ardue en soi. Il faut donc que le lecteur s'arme de beaucoup de patience s'il veut tirer profit de ce commentaire.
Une brève introduction intitulée «analyse synchronique» contient quelques thèses intéressantes. Par exemple, l'A. affirme que la figure de Jacob est centrale dans l'histoire de Joseph (p. 9). Toujours selon H.S., l'histoire de Joseph ne cherche pas à justifier la royauté, elle ne met pas en exergue la morale sapientielle et il ne s'agit pas d'une «nouvelle de la diaspora» (Diasporanovelle). Le thème principal de Gn 37-50 est plutôt l'action salvifique de Dieu, en particulier en Égypte. En conclusion, l'A. propose un essai sur la composition de l'histoire de Joseph. Il parle du Yahwiste et de l'Élohiste, puis du Jéhoviste qui aurait réélaboré le texte. Il mentionne aussi le sacerdotal, peu présent toutefois, et surtout une rédaction post-sacerdotale à laquelle il accorde une grande importance. Il prend aussi position sur l'historicité de la figure de Joseph, sur la religion des patriarches et sur la fonction des promesses patriarcales dans la Genèse. La force de ce commentaire me semble résider davantage dans les observations de détails, souvent pertinentes, plutôt que dans les synthèses. Du point de vue de la méthode, il occupe une position assez inconfortable puisqu'il continue à défendre des positions plutôt classiques sans toutefois fournir une argumentation approfondie. Par ailleurs, il s'inspire des méthodes nouvelles, mais ici aussi il s'arrête souvent à mi-chemin. Il reconnaît p. ex. que la critique des sources ne peut pas résoudre les problèmes textuels de l'histoire de Joseph (p. 212). Mais pourquoi alors consacrer autant de pages à ces problèmes? Pourquoi ne pas choisir d'emblée une autre base de travail, tant du point de vue synchronique que diachronique? Par ailleurs, l'A. donne parfois l'impression de louvoyer entre différentes positions sans vraiment se prononcer clairement. Enfin, il eût été possible de mieux mettre en relief les qualités littéraires d'un des plus beaux récits de l'AT. Insistons cependant en finale sur le sérieux de ce commentaire. - J.-L. Ska, S.J.

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