Histoire de la Réformation. Mentalités, religion, société, trad. J.-M. Tétaz
Thomas KaufmannŒcuménisme - Recenseur : Bernard Joassart s.j.
On se doit également d'attirer l'attention sur l'introd. qui fait fort bien percevoir l'argument du livre: avec la Réforme, il y eut tout à la fois continuité et discontinuité avec l'Église médiévale: personne ne remettait en cause l'appartenance à l'Église, gardant un lien fondamental avec la foi d'antan, mais il y eut des métamorphoses d'importance. Un extrait de cette introd. est significatif à cet égard: «La Réformation a été… une révolte de l'« Église » contre l'« Église ». Elle a pris plus au sérieux ce que signifiait « être Église » que ne le faisait, à son avis, cette Église - respectivement ses représentants - contre laquelle elle se rebellait. Elle a accru les devoirs religieux de ses croyants, elle a insisté sur l'appropriation personnelle, et elle a cherché de cette façon à réaliser plus rigoureusement que l'Église d'avant la Réformation l'idéal d'un corpus christianorum, d'une société chrétienne, englobant tous les hommes» (p. 11).
Parmi les annexes, signalons les «biogrammes», ensemble de notices de personnages ayant marqué de leur empreinte cette Réformation, ainsi que le glossaire. On trouve également une très riche bibliographie, principalement en langue allemande, qui n'exclut toutefois pas des ouvrages d'autres aires linguistiques. Dans le domaine francophone, on regrette l'absence du maître ouvrage de Jean Delumeau Naissance et affirmation de la Réforme, certes déjà ancien (1re éd. 1965, plusieurs rééditions avec mises à jour), mais qui contribua à sa manière à renouveler l'approche de tout le mouvement réformateur. - B. Joassart sj