Il crocifisso e le religioni. Compassione di Dio e sofferenza dell'uomo nelle religioni monoteiste

(éds) Piero Coda (éds) M. Crociata
Théologie - Recenseur : Jacques Scheuer s.j.
À l'issue du colloque présenté dans l'ouvrage précédent, les organisateurs optèrent pour des rencontres centrées désormais sur des thèmes particuliers et dans le champ des monothéismes juif, chrétien et musulman. À l'intersection des souffrances des hommes et de la compassion divine, le Christ mort en croix et ressuscité ouvre aux chrétiens l'intelligence de leurs relations aux autres religions. Une première section met en lumière des thèmes scripturaires : le Serviteur souffrant en Isaïe 53, la croix du Christ et son exaltation dans l'hymne de Philippiens 2, la crucifixion et la mort de Jésus au regard du Coran. Comprenant onze exposés, la deuxième section aborde des thèmes appartenant à la tradition des trois monothéismes. Citons entre autres : la symbolique patristique de l'antenna crucis; la figure du Serviteur souffrant dans l'exégèse juive, en particulier chez Rashi; la Scientia crucis dans la pensée d'E. Stein; le thème de la kénose chez le penseur orthodoxe russe Karsavin et sa relation à la pluralité des religions; le «Dieu crucifié» de Moltmann; une reprise théologique chrétienne du refus coranique et islamique de la croix du Christ.
Les trois communications qui composent la dernière partie des actes proposent des ouvertures vers la théologie systématique. Se demandant en quel sens les religions peuvent être considérées comme «Parole de Dieu», G. Gäde prend pour point de départ le rapport singulier du christianisme au judaïsme; la perspective «intérioriste» qu'il préconise de préférence à celles d'exclusivisme, inclusivisme ou pluralisme, cherche à reconnaître la présence du Christ en les religions. Selon M. Crociata, c'est le déploiement du mystère pascal qui éclaire le sens, pour la foi chrétienne, du pluralisme des religions, même si les formes concrètes selon lesquelles ce sens se réalise dans la vie des croyants demeurent connues de Dieu seul, ainsi que l'enseignait déjà Vatican 2 (Gaudium et spes 22). En conclusion, P. Coda tente un premier bilan et dégage quelques orientations pour la suite de la recherche.
Ce recueil offre une grande richesse d'aperçus. On pourra se demander toutefois si le judaïsme et l'islam - traités exclusivement par des intervenants chrétiens - reçoivent l'attention qu'ils méritent et par conséquent s'ils contribuent autant qu'ils le pourraient à la réflexion théologique chrétienne. Une participation plus substantielle de «théologiens» et de croyants des autres traditions concernées rendrait la démarche certes plus complexe, mais probablement plus fructueuse encore. L'exercice ne vaut-il pas la peine d'être tenté? - J. Scheuer, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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