Il diritto canonico nel sapere teologico. Prospettive interdisciplinari. XXX incontro di Studio, Passo della Mendola - Trento, 30 giugno - 4 luglio 2003

Assoc. Canonistica Italiana
Morale et droit - Recenseur : Benoît Malvaux
À l'occasion de son trentième congrès, l'association canonique italienne a traité de la place du droit canonique dans le savoir théologique. Le contexte actuel se caractérise en effet par une fragmentation toujours plus accentuée du savoir, qu'il convient de «corriger» par un développement de l'interdisciplinarité.
Un premier groupe de contributions examinent précisément le passage progressif de l'unité du savoir théologique à la fragmentation. Si la science canonique se pose en savoir autonome dès le 12e siècle, la littérature canonique du Moyen Âge n'hésite pas à affronter des thèmes proprement théologiques, particulièrement dans le domaine sacramentel. À l'époque des manuels (16e-19e siècles), le droit canon apparaît comme particulièrement lié à la théologie morale. Il ne s'en «émancipe» véritablement qu'au début du 20e siècle.
Le renouveau post-conciliaire, après Vatican II, laisse ouverte la question d'une accentuation ou non de la fragmentation du savoir théologique. À titre d'exemple, le droit canon est resté étranger aux quatre grands mouvements de renouveau qui animèrent le concile (biblique, liturgique, patristique et oecuménique). On connut alors une véritable interdisciplinarité négative, les différentes disciplines théologiques (particulièrement l'ecclésiologie) rejetant toute perspective juridique. Cet antijuridisme est aujourd'hui dépassé. Un nouveau type d'interdisciplinarité est en train d'émerger, particulièrement entre l'ecclésiologie et le droit canonique.
Une deuxième série d'interventions se penchent sur le cas particulier du droit du mariage qui peut donner lieu à différentes approches interdisciplinaires. Depuis Vatican II, les canonistes s'intéressent beaucoup plus aux sciences humaines. À l'inverse, on peut déplorer un manque d'efforts de la part des experts en sciences humaines pour approfondir la signification canonique du mariage. Or, pour être fructueux, le dialogue interdisciplinaire, et plus particulièrement la relation entre le juge et l'expert, devrait être réciproque, sur le fond d'une anthropologie commune.
Entre droit canon et théologie sacramentaire, une véritable interdisciplinarité devrait également se développer, à propos par exemple du lien entre contrat et sacrement: dans l'hypothèse de baptisés à la foi balbutiante, le consentement suffit-il pour le sacrement? Les visions théologique et juridique ne devraient pas s'opposer, mais s'éclairer mutuellement.
Un troisième «lieu» d'interdisciplinarité concerne le rapport entre droit canon et pastorale familiale. Le c. 1063 ouvre ici des perspectives à propos de la difficulté de situer le mariage à l'intérieur d'une réelle espérance de foi et de vie chrétienne, de la mise en évidence de la dimension ecclésiale du sacrement lors de sa célébration, ou encore de la participation des couples à une véritable pastorale familiale.
Un dernier ensemble de contributions examine l'interdisciplinarité dans l'ordonnancement actuel des études théologiques, particulièrement dans les ratio studiorum de formation des séminaristes, dans la méthode d'enseignement du droit canon, ainsi que dans le nouveau plan des études des facultés de droit canonique.
L'ensemble des contributions est de grande qualité et apporte de précieux éclairages sur l'articulation à promouvoir entre le droit canonique et les autres disciplines théologiques. L'ancrage de l'ouvrage est bien évidemment italien, ce qui supposera chez le lecteur un effort d'adaptation à sa réalité propre. On relèvera l'intérêt particulier de l'étude du droit canonique dans le renouveau post-conciliaire et des développements relatifs au droit canon du mariage. - B. Malvaux sj

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