Le déploiement spectaculaire, à partir du xvi^e s., du mouvement évangélisateur en provenance d’Europe occidentale pourrait occulter les longs siècles de présence chrétienne sur le continent asiatique, présence parfois durable et brillante, parfois modeste et même précaire. L’exposé se divise en deux sections. La première évoque l’histoire des communautés chrétiennes du Moyen-Orient (en dehors des frontières de l’empire romain puis byzantin), du domaine perse, puis le long des routes de la soie ainsi que dans le Sud de l’Inde. Les croisades ouvrent une nouvelle ère et surtout un nouveau mode de présence – cette fois de chrétiens occidentaux latins. Elles préludent aux explorations, missions diplomatiques et entreprises missionnaires dans lesquelles les nouveaux ordres religieux, franciscains et dominicains surtout, joueront un rôle décisif au Moyen Orient, en Asie centrale et jusqu’en Inde et en Chine. Débordant quelque peu la date annoncée, un dernier chapitre évoque brièvement les relations tantôt heureuses tantôt tumultueuses entre chrétiens de tradition orientale et missionnaires portugais sur les côtes de l’Inde méridionale. Les quelque quinze siècles de ce « premier christianisme » en Asie illustrent massivement le fait que la proposition de l’évangile à des peuples nouveaux y a presque toujours été mêlée, pour le meilleur et pour le pire, aux relations des diverses Églises chrétiennes entre elles. Ce petit livre riche en informations couvre un domaine immense dans le temps et l’espace : on pourra regretter que l’abondance des données factuelles précises ne permette pas toujours de faire ressortir les mouvements historiques de plus grande ampleur. — J. Scheuer s.j.