Dédié à la mémoire du Père A.Grillmeier, ce recueil d'études
connaissait déjà sa deuxième édition allemande en 1990, mais c'est
la première fois qu'il est traduit en français; et il n'a pas
vieilli. La première partie est justement titrée «Fondements
théologiques d'une christologie spirituelle» et comporte trois
études; la seconde, faite également de trois études, s'intitule
«Prolongements méditatifs». Après d'importants «points de repères
christologiques» (chap.I) formulés en sept thèses (dont la
principale est que le troisième concile de Constantinople éclaire
pleinement le sens du dogme de Chalcédoine), l'auteur expose la
«teneur et [le] fondement du culte et de la dévotion au Sacré-
Coeur de Jésus» dans un chapitre capital qui voit l'encyclique
Haurietis aquas reprendre et surpasser les efforts d'Hugo Rahner.
Le troisième chapitre médite «sur le lien entre Eucharistie,
communauté et mission dans l'Église» pour s'achever sur «la
question des excommuniés» (d'importantes ouvertures de Bonaventure
et déjà d'Augustin sont à considérer de très près). La seconde
partie propose en fait plusieurs homélies qui vont de la Cène à
Pâques, en passant par la nuit de Gethsémani et la descente «au
royaume de la mort». Isaac lui-même n'a-t-il pas vu, dans le
bélier, le jeune agneau «qui s'est laissé prendre dans les
broussailles de l'histoire, qui s'est laissé ligoter et a pris
notre relève…?; en fin de compte, il a vu ce que Jean avait vu à
Patmos…, un Agneau debout comme égorgé» - Dieu rend ainsi à l'homme
le rire de joie («alors, vous rirez», cf Jn 16,20) qui devient
hymne de louange (134; cfr 137-139). - N. Hausman scm