Jacques Maritain: la politica della saggezza
(éds) Vincent Aucante (éds) R. PapiniPhilosophie - Recenseur : Bruno Clarot s.j.
On peut avancer que l'engagement politique de Maritain a vraiment commencé en 1926, lorsque, après la condamnation du Saint-Office, il s'opposa ouvertement à Maurras et à son primat de la politique en lançant son livre Spirituel d'abord. Dès les années trente, il proposa «une nouvelle chrétienté» personnaliste, pluraliste et communautaire où le foi serait libre et engagée dans la vie d'une société laïque et démocratique, basée sur la dignité de la personne. L'État n'y serait plus souverain, mais organe du peuple et ouvert à une société mondiale. Il fut précurseur du concile sur le judaïsme, la liberté religieuse et le rôle des laïcs. Il croyait que la transcendance de la foi pouvait faire l'unité des esprits par le haut et sa pensée peut encore nous aider aujourd'hui.
Le volume est divisé en trois parties de quatre chapitres chacune d'elles. A - «L'humanisme intégral et la démocratie»: dans le contexte des années trente (Chenaux), dans la religion et l'État (Aucante), dans la religion et la vie civile (Possenti), dans la sécularisation (Fourcade). B - « Globalisation et démocratie»: l'homme et l'État (Papini), en lien avec les droits de l'homme (Calvez), la globalisation (Mangin), la paix (Bonanate). C - «L'engagement dans le concret»: en politique de 34 à 38 (Companini), contre l'antisémitisme (Chevalier), son rapport à l'Italie (Viotto) et à la Colombie (Escobar-Herran).
Philosophe rigoureux et engagé, Maritain avait horreur des approximations et des ambiguïtés. Il se voulait fidèle à l'Évangile, mais sans jouer au théologien. Sa foi lui a permis de trouver où se trouvaient les centres métaphysiques et spirituels de notre destin. Il a su rajeunir la pensée politique de saint Thomas. On peut toutefois regretter l'absence d'une étude fine sur ses rapports politiques avec Maurras et l'Action Française où il s'était fourvoyé comme beaucoup de catholiques. - B. Clarot sj