Le commentateur du livre de Josué se retrouve souvent dans la situation des espions envoyés par Josué à Jéricho et cachés par Rahab sur sa terrasse (Jos 2). Il est recouvert non de tiges de lin, mais enterré sous une montagne de monographies et d'articles, et il est poursuivi non par la police de Jéricho, mais par des collègues qui «cherchent la petite bête». Voilà comment l'A. de ce commentaire décrit sa situation dans l'avant-propos de son travail. Il prévient aussi le lecteur pressé, mais qui aura tout avantage à lire attentivement ces premières pages, qu'il n'entend pas d'abord faire oeuvre originale, surtout en ce qui concerne la formation du livre ou la partie centrale de Josué (chap. 13-21) qui requiert des connaissances archéologiques et géographiques très poussées et que l'A. reconnaît honnêtement ne pas posséder. Dans ces deux domaines comme ailleurs, il a préféré, - et c'est une solution très raisonnable -, fournir un compte rendu détaillé de la discussion entre spécialistes plutôt que formuler des hypothèses personnelles.
Le commentaire suit un parcours classique puisqu'il discute toutes les questions d'introduction: caractéristiques du livre; nom du livre et principaux acteurs; auteur et date de composition; relation avec le Deutéronome; ajouts d'origine sacerdotale; le texte de Josué; problèmes moraux que posent le livre de Josué; le livre de Josué et l'histoire; bibliographie. Le commentaire lui-même suit le texte pas à pas et fournit une explication simple, intéressante et intelligible de chaque passage. Une série d'excursus traitent de problèmes particuliers. Le volume est muni d'un index thématique et d'un index des noms d'auteurs.
Le point fort de ce travail qui a duré dix ans est certainement l'information qu'il fournit sur chaque question abordée. Il est remarquable, par exemple, que l'A. ait consulté non seulement les ténors de l'exégèse récente, mais aussi les grands représentants de l'exégèse rabbinique tels que Abrabanel, Rashi, Ralbag, Ramban, des Pères de l'Église comme Jérôme et Théodoret, des exégètes d'époques plus anciennes comme Maldonat, Masius, Tostat, Cornelius a Lapide ou Rosenmüller. M. Noth est bien entendu l'hôte par excellence de ce commentaire. Du point de vue archéologique et historique, certains regretteront sans doute que l'A. ait accordé aussi peu de place aux travaux d'I. Finkelstein. L'information est toutefois excellente et le lecteur pourra sans peine se former une opinion personnelle à défaut de connaître celle d'un commentateur aussi prudent qu'érudit. - J.-L. Ska, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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