L'anti- Traité d'athéologie. Le système Onfray mis à nu

M. Baumier
Théologie - Recenseur : Hubert Thomas
Le livre de Michel Onfray Traité d'athéologie dont nous avons fait la recension (cf. NRT 127 [2005] 669) a été un succès de librairie, selon le langage reçu. Mais pourquoi? Allait-on y trouver une «autre» théologie? (apophatique?), ou une justification argumentée de l'athéisme? Bien des motifs, y compris la curiosité médiatique, peuvent expliquer ce phénomène. Il reste que ce livre n'est en fait qu'un ramassis de thèses antichrétiennes.
Alors fallait-il tendre l'autre joue? M. Baumier ne s'y est pas résolu en écrivant son «Anti-Traité d'athéologie». Son propos est bien de démonter pas à pas le système Onfray. Mais d'abord comment fonctionne ce système? Les rouages ont déjà servi ailleurs, mais il importe toujours de les pointer. Sans prétendre être exhaustif, on peut en désigner quelques-uns dont l'usage ne manque pas dans les médias. Caricaturer l'autre; ne relever que ce qui va dans le sens de sa propre thèse; introduire subrepticement des contre-vérités ou des approximations («le faux devient un moment du vrai», selon l'expression de G. Debord); faire des croyants des boucs émissaires; n'invoquer que le principe de plaisir; accuser l'Eglise d'obscurantisme incorrigible; ne voir que le conflit entre la science et la raison…
Mais la préoccupation de l'A. porte davantage sur les questions de fond amenées par le livre d'Onfray. Reprenant systématiquement les axes de la réflexion de ce dernier, il croise le fer et met résolument en lumière les déficiences des arguments énoncés. Déficience dans la connaissance des religions incriminées. M.O. s'en prend à un christianisme fantasmé. Déficience dans l'acte de philosopher quand la pensée a fondamentalement une fonction d'invective. Déficience dans la recherche historiographique sur laquelle l'A. s'étend longuement, étant donné la gravité de l'accusation (le lien entre le judéo-christianisme et l'idéologie nazie).
Ce livre de M. Baumier a le mérite de provoquer et de construire un réel débat, de «remettre les pendules à l'heure» quand la confusion ambiante risque de prendre «l'athéisme pour les nuls» (expression de L. Dandrieu, citée en note p.172) pour le dernier cri de la vérité. - H. Thomas osb

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